La voix neutre d’une IA évoque la question de la vérité, dans un texte soigneusement articulé entre interrogations et pistes de réflexion. ChatGPT a livré sa propre vision, structurée et sans faute, mais derrière cette apparente maîtrise se cache une surprise concernant la note finale. Une copie numérique jugée autrement qu’une dissertation classique, dont l’évaluation réserve son lot d’inattendu.
Comment ChatGPT se prête à l’épreuve de philo du bac ?
Selon le site jeuxvideo.com, à l’occasion du bac de philosophie 2025, France 3 Hauts-de-France a testé la capacité de l’IA à composer une dissertation. Le prompt précisait d’adopter le ton d’un lycéen tout en visant la meilleure note. Rapidement, l’outil a généré une introduction, un développement structuré et une conclusion équilibrée.
Le professeur, averti qu’il corrigeait une production d’IA, a évalué la copie comme s’il s’agissait d’un élève. L’attention portée à la forme n’a pas échappé à son regard. Aucune faute n’était visible, la rédaction montrait une fluidité remarquable, comme si un étudiant l’avait soigneusement relue.
Pour sonder la performance, l’enseignant a comparé l’œuvre générée à une copie réelle. ChatGPT s’était auto-attribué un impressionnant 19/20, vantant la cohérence et la clarté de ses idées. Pourtant, le verdict humain a été sans appel lorsqu’il a posé la note finale. L’écart entre la note auto-attribuée et celle du professeur a suscité étonnement et curiosité.
Les critiques ciblent l’absence d’originalité dans la structure logique
Le professeur a souligné que la copie semblait trop scolaire. Le plan était affiché plutôt qu’inclut de manière fluide. Les enchaînements manquaient de liant naturel, créant une impression de points juxtaposés. Cette apparente froideur a conduit à une lecture mécanique, loin de la vivacité attendue en philosophie.
Une cohérence formelle ne suffit pas. Bien que les idées aient respecté une progression logique, elles restaient superficielles. Les exemples évoqués n’étaient pas assez détaillés, et les perspectives nouvelles absentes. Ce constat met en lumière la limite d’une IA face à la réflexion exigeante d’un élève en quête d’originalité.
La philosophie réclame un travail de fond, où chaque argument s’enrichit d’une vision personnelle. Or, l’outil n’a pas exploré le sujet au-delà d’une simple reformulation. Sans profondeur, le texte n’a pas su apporter d’éclairage inédit. Le manque d’analyse critique a finalement pesé sur la notation.
Pourquoi la copie de ChatGPT manque-t-elle de profondeur ?
Le sujet « La vérité est-elle toujours convaincante ? » a été mal interprété par l’IA. Au lieu d’explorer la nuance du convaincre, la question est reformulée en « la vérité suffit-elle pour convaincre ? ». Cette légère déviation a altéré le sens initial et affaibli l’argumentation.
Des arguments généraux ont été présentés sans ancrage précis. Les exemples, comme la science ou l’art, restaient trop vagues. L’absence de cas concrets a limité l’intérêt du développement. Ainsi, l’analyse n’a pas offert de réflexion sur la pertinence ou les conditions de la vérité.
Même en respectant la structure attendue, ChatGPT n’a pas creusé la réflexion sur les biais ou l’émotion. L’outil, reposant sur un vaste corpus, imite le discours sans véritable esprit critique. Cette carence a joué un rôle majeur dans la note de 8/20 attribuée par le professeur.
Un verdict sans appel malgré la forme soignée
La confrontation entre la production algorithmique et le jugement humain révèle des attentes différentes. Même si la présentation, le plan et la syntaxe rivalisent avec le niveau scolaire exigé, l’absence de profondeur et la reprise littérale de schémas standards ont coûté cher. Le professeur estime qu’il manque la sensibilité et la créativité propres à un esprit humain. Résultat : un 8/20 sans appel, qui interroge l’usage de l’IA.