Les États-Unis infligent une taxe de 17 % sur les tomates mexicaines, alors que 90 % de ses importations proviennent du Mexique

La tomate devient un symbole brûlant des échanges nord-américains bousculés par la politique

Un vent de tension souffle sur les étals américains. Les tomates mexicaines, jusqu’ici indétrônables, viennent d’écoper d’une surtaxe de 17 %, bouleversant un commerce où neuf cargaisons sur dix franchissent la frontière sud. Le consommateur observe, l’agriculteur retient son souffle : ce pourcentage, gravé soudain dans les registres, promet de redessiner la trajectoire d’un fruit quotidien. En coulisse, les négociations s’enflamment et chaque minute accroît l’incertitude.

La nouvelle taxe pèse déjà sur les tomates mexicaines exportées

La Maison-Blanche confirme la fin de l’accord signé en 2019, trois mois après l’ultimatum donné à Mexico, raconte le site bfmtv.com. Le taux d’abord annoncé à 21 % tombe finalement à 17 %, mais l’effet reste lourd. Deux tomates sur trois mangées aux États-Unis viennent du Sud, montrent les chiffres officiels publiés en avril dernier mois.

Howard Lutnick, patron du Commerce, assure que ces droits compensent des pratiques qu’il juge déloyales et qui écrasent les fermiers locaux. Il cite des coûts de culture plus bas au-delà du Rio Bravo, argument déjà brandi par Donald Trump lors de son premier mandat pour défendre sa ligne économique ferme.

Mexico répond que la surtaxe « injuste » frappe ses cultivateurs mais aussi les usines américaines. La présidente Claudia Sheinbaum dit travailler pour limiter la casse, rappelant qu’il reste « très difficile » de remplacer la production mexicaine, surtout lorsque 90 % des importations viennent déjà de son pays vers d’autres marchés durables rapidement aujourd’hui.

Les producteurs américains défendent la hausse sur les tomates mexicaines

En Floride et en Arizona, les exploitations saluent cette annonce attendue. Elles disent subir depuis des années une rivalité fondée sur des salaires plus bas et des aides cachées. Avec 17 % de droits, elles espèrent reprendre des parts de marché et relever des prix restés en chute libre depuis longtemps.

Les importateurs craignent une fluctuation rapide. Chaque jour perdu à la frontière réduit la durée de vie du fruit et gonfle les pertes. Une tomate voyage déjà près de trente-six heures entre Sinaloa et Chicago. Marge étroite que la nouvelle paperasse douanière risque encore d’allonger pour les mois à venir.

Les grandes chaînes de restauration, aux marges fines, redoutent d’absorber la hausse sans la répercuter. Les analystes prévoient un bond des prix de 5 % à court terme. Cela, surtout en hiver quand l’offre locale se fait rare et les serres tournent déjà à pleine capacité sous forte pression des coûts énergétiques.

Une guerre commerciale élargie attise la tension régionale

La taxe sur la tomate s’inscrit dans une série plus large. Depuis janvier, Donald Trump cible l’acier, l’aluminium et l’automobile tout en menaçant Pékin sur la technologie. Le Mexique, pourtant exempté par l’accord ACEUM pour certains biens, devient la première victime indirecte de cette tactique aux yeux domestiques du vote.

Julio Berdegué, ministre mexicain de l’Agriculture, prévient que l’alerte dépasse la tomate. Il craint un précédent touchant les baies, l’avocat ou le piment. Tandis que les négociateurs discutent à Washington, les douanes mexicaines étudient déjà des réponses. Visant notamment le maïs jaune ou la viande bovine dès ce mois prochain proche.

Dans ce bras de fer, le consommateur nord-américain reste néanmoins l’arbitre involontaire. Si les tomates mexicaines venaient à déserter les rayons, les serres américaines devraient alors accélérer leur rythme et opération. Ce qui s’avère chère et lente. Le Commerce reconnaît d’ailleurs que l’offre locale ne couvre que 10 % de la demande actuelle, un déficit qu’il sera difficile de combler à court terme.

Un climat tarifaire qui risque de durer longtemps

Ce droit de 17 % dépasse le simple cas de la tomate. Chaque barrière nouvelle accentue la méfiance entre deux marchés liés et force les chaînes d’approvisionnement à se réinventer dans l’urgence. Tant que Washington et Mexico ne trouvent pas un accord solide, les étals, les prix et les liens diplomatiques resteront suspendus à cette ligne de pourcentage supplémentaire encore longtemps selon les observateurs.

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