Sondage : 72 % des Français, d’accords pour la suppression des accords de 1968 facilitant la circulation, le séjour et l’emploi des Algériens en France

Un clivage inédit rebat les cartes du dialogue migratoire

Les accords de 1968, longtemps tenus pour évidents, vacillent : 72 % des Français souhaitent aujourd’hui leur suppression. Cette proportion, relevée début juillet, traduit une impatience qui gagne toutes les couches sociales et nourrit un débat désormais central. Dans ce contexte chargé, la question de l’accueil des Algériens se mue en révélateur d’un malaise plus large.

Un basculement massif autour des accords de 1968

Le chiffre de 72 % surprend par son ampleur et brise la routine politique, tandis que la campagne estivale cherche encore son souffle, raconte le site cnews.fr. Ici, le mot d’ordre change : les électeurs veulent revoir un cadre signé sous une autre époque, jugeant qu’il ne colle plus aux réalités d’aujourd’hui.

Le sondage, mené les 8 et 9 juillet auprès de 1 007 personnes grâce à la méthode des quotas, reflète fidèlement l’opinion nationale. Chaque tranche d’âge, chaque région, chaque profession passe ainsi sous le même prisme, offrant une image claire du climat général.

En janvier, 74 % affichaient déjà la même volonté ; l’écart de deux points confirme l’instabilité habituelle des enquêtes, sans toutefois remettre en cause la tendance lourde. La question paraît donc tranchée, même si les voix discordantes persistent.

Portrait d’une opinion fracturée par l’âge et le revenu

Les plus de cinquante ans, souvent inquiets de la cohésion sociale, soutiennent la rupture à 77 %. À l’inverse, 54 % des 18-24 ans rejettent l’idée, révélant une fracture générationnelle où l’ouverture reste un marqueur identitaire fort.

Le clivage ne s’arrête pas là : toutes les catégories professionnelles accordent une majorité au « oui », toujours au-delà de 65 %. Les cadres ainsi que les professions intellectuelles supérieures suivent à 72 %, quand les catégories moins favorisées montent à 76 %, signe d’une inquiétude accentuée par la précarité.

Même les personnes inactives, souvent mises à l’écart du débat public, se disent favorables à 69 %. Cet alignement inattendu montre que la question dépasse les enjeux purement économiques ou idéologiques, pour toucher l’idée même de contrôle des flux.

Pression politique et diplomatique relance le débat accords de 1968

À gauche, le soutien se fragmente : 59 % des sympathisants socialistes optent pour la suppression, tandis que 54 % des électeurs d’Europe Écologie-Les Verts votent non. La France insoumise va plus loin ; 67 % y restent hostiles, soulignant l’ampleur des divergences internes.

La droite, elle, affiche un front uni : 91 % chez Les Républicains et 88 % du côté du Rassemblement national. Même la majorité présidentielle suit le mouvement à 79 %, preuve d’une convergence rare sur un sujet longtemps sensible.

La tension diplomatique pèse aussi : la condamnation de Boualem Sansal et la détention de Christophe Gleizes ont ravivé les critiques. Jadis vecteur de mobilité, le texte est jugé obsolète ; 72 % des Français les plus aisés et 76 % des catégories populaires y voient un déséquilibre que seule une refonte future pourra corriger.

Vers de nouveaux équilibres pour la coopération franco-algérienne

Le débat révèle une envie forte de réinventer le lien franco-algérien, sans renier l’histoire partagée. En proposant de nouveaux dispositifs adaptés à la sécurité et aux attentes sociales, la France pourrait transformer une crispation en projet commun. Cette étape symboliserait un élan commun vers une relation renouvelée. Les citoyens, toutes tendances confondues, semblent prêts à soutenir une voie qui protège leur quotidien tout en respectant des attaches profondes.

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