On peut dire que le dossier est particulièrement complexe pour le gouvernement, et François Bayrou le sait mieux que quiconque. Avec une dette publique estimée par l’Insee à plus de 3 300 milliards d’euros d’ici fin 2024, la situation devient critique. Le déficit, lui, ne cesse de se creuser : 100 milliards en 1981, 1 000 milliards en 2003 et désormais plus de 3 000 milliards en 2023. Face à cet abîme financier, chaque piste pour rééquilibrer les comptes est étudiée de près, notamment celle des retraites, l’un des sujets les plus épineux.
Retraites : pas d’échec mais des avancées à souligner
Dans ce contexte, le système des retraites cristallise toutes les tensions. Entre vieillissement de la population et hausse du nombre de retraités, le déséquilibre s’accentue car le nombre d’actifs ne suffit plus à couvrir les pensions. En 2023, Élisabeth Borne, alors Première ministre, avait déjà fait voter une réforme controversée en utilisant l’article 49.3, court-circuitant ainsi le Parlement. Dernièrement, le conclave des retraites, voulu pour apaiser les tensions, n’a pas débouché sur un accord final. Néanmoins, François Bayrou, désormais à Matignon, refuse de parler d’échec. Il insiste sur les « avancées majeures » obtenues grâce aux discussions entre syndicats et patronats.
Les partenaires sociaux ont en effet accepté le principe du retour à l’équilibre financier d’ici 2030 et se sont engagés à maintenir les conditions d’âge fixées par la réforme de 2023 : le départ reste à 64 ans. Pour François Bayrou, cela constitue une « avancée décisive » qui devrait « améliorer la vie des Français », en particulier pour ceux qui cumulent les carrières discontinues ou pénibles.
De nouvelles mesures pour plus de justice sociale
Le gouvernement met également en avant de nouveaux dispositifs en faveur de l’équité. Un compromis a été trouvé pour améliorer la situation des personnes ayant eu des carrières hachées, souvent des femmes. L’âge d’annulation de la décote passe ainsi de 67 à 66,5 ans, ce qui leur permet de partir à taux plein plus tôt. Les mères de famille, quant à elles, bénéficient d’un coup de pouce supplémentaire : pour le calcul de leur pension, la référence ne sera plus aux 25 meilleures années, mais à 24 ans pour celles ayant eu un enfant, et à 23 ans pour celles en ayant eu deux ou plus.
Autre mesure notable : les carrières longues. Un départ anticipé est désormais possible grâce à deux trimestres supplémentaires pris en compte au titre de la maternité. De plus, les discussions ont permis de réintégrer trois critères de pénibilité dans le calcul, d’établir une cartographie des risques et de mettre en place une véritable politique de prévention pour améliorer les conditions de travail.
En conclusion, malgré l’absence d’accord global, François Bayrou insiste sur le dialogue qui reste ouvert et sur ces premiers compromis qui témoignent d’un pas en avant. Les syndicats, tout comme le patronat, sont appelés à poursuivre les échanges pour