Alors que la canicule s’installe sans prévenir et fait vaciller les rues, un projet de loi suscite de l’espoir. Propriétaires et locataires pourraient voir leurs obligations évoluer drastiquement. Dans ce contexte, deux dispositifs de rafraîchissement deviendraient incontournables. Cette avancée entend à la fois protéger les habitants vulnérables et renforcer l’efficacité énergétique des logements exposés à des températures extrêmes.
Une proposition de loi pour responsabiliser les propriétaires
Plusieurs députés déposeront cet été un texte conjoint pour lutter contre les “logements bouilloires”. Cela en s’appuyant sur les notes E, F et G du diagnostic de performance énergétique (DPE). Les députés Cyrielle Chatelain, Lionel Causse, Emmanuel Grégoire et Aurélie Trouvé défendent cette initiative, travaillée en collaboration avec la Fondation pour le logement des défavorisés.
Selon le site capital.fr, les locataires obtiendraient ainsi le droit d’exiger du bailleur l’installation de protections solaires extérieures et de brasseurs d’air dans leur logement. Cette mesure vise à offrir un confort immédiat sans attendre les longues rénovations énergétiques. Lot d’équipements identifiés pour leur efficacité, ces deux solutions pourraient rendre les étés plus supportables.
Témoin de l’urgence, Vahagn, étudiant parisien, décrit son studio sous les toits comme une “passoire thermique l’hiver et une fournaise l’été”. À 34 °C sur les trottoirs de la capitale, sa mezzanine devient un véritable four la nuit, renforçant l’écho de cette proposition parlementaire.
Affichage obligatoire pour informer les propriétaires et futurs locataires
Le même texte prévoit l’obligation d’afficher l’indicateur de confort d’été du DPE sur toutes les annonces immobilières. Qu’il s’agisse de location ou de vente. Cet indicateur, jugé imparfait par la Fondation, néglige l’exposition et certains facteurs environnementaux.
La ministre du Logement, Valérie Létard, prépare des évolutions pour intégrer plus finement la notion de confort estival. Ses propositions doivent être formulées avant la fin de l’été, afin de renforcer la fiabilité des annonces et guider plus justement les acquéreurs et locataires.
Les professionnels de l’immobilier devront ainsi tenir compte de cet affichage renforcé. Cela pour offrir une transparence accrue sur la performance estivale des biens. L’objectif est de motiver l’installation rapide des dispositifs et de sensibiliser le public à l’enjeu de l’efficacité thermique tout au long de l’année.
Intégrer la chaleur dans la lutte contre la précarité énergétique
Au-delà de la simple obligation d’équipement, la proposition entend inclure le confort d’été dans la définition d’une rénovation énergétique globale. Cette approche exige la réalisation de plusieurs gestes de travaux permettant d’améliorer la note du DPE d’au moins deux étiquettes.
Un poste spécifique dédié au confort estival serait ajouté à la liste des opérations de rénovation d’ampleur. Cela tout en élargissant la notion de précarité énergétique, initialement centrée sur le froid. Cette intégration législative reconnaît que la chaleur représente un risque grave pour la santé publique.
D’après Santé Publique France, la chaleur a causé la mort de 3 700 personnes en 2024. Tandis que 42 % des Français ont déclaré avoir souffert d’un surplus de chaleur chez eux, selon le Médiateur de l’énergie. Pour les propriétaires, cette évolution prolonge la responsabilité sociale et sanitaire liée à la qualité du bâti.
Une avancée salutaire pour le quotidien sous canicule
En renforçant le cadre législatif autour des équipements de rafraîchissement et de l’affichage, cette proposition de loi marque une étape décisive. Elle offre des solutions immédiates avec les volets extérieurs et les brasseurs d’air. Tout en préparant des réformes d’envergure du DPE. Cette démarche vise à concilier confort, santé et performance énergétique. Cela en garantissant un hiver plus doux et un été plus supportable à tous.