Une angoisse sourde a gagné des quartiers animés, samedi 21 juin, lorsque des témoignages ont évoqué des piqûres furtives. Lors de la Fête de la musique, de nombreuses femmes ont ressenti des contacts suspects dans l’obscurité. Pourtant, les motivations restent floues et la pression médiatique, d’ailleurs, alimente la psychose née après le confinement. Plusieurs enquêtes ont rapidement été ouvertes pour tenter d’éclaircir ces faits.
Des signalements qui ont secoué la Fête de la musique
Au cours de la nuit du 21 juin, cent quarante-cinq personnes ont contacté la police pour signaler ce type de piqûres, raconte le site liberation.fr. Des appels en ligne avaient alerté sur un risque accru. Chacun a décrit un même scénario d’injection discrète, vite associée à l’ambiance festive de la Fête de la musique.
À partir du lundi 16 juin, des appels à « attaquer et piquer les femmes » ont circulé sur TikTok et Instagram. Trois ans après l’affaire des piqûres sauvages, cette relance médiatique a ravivé la psychose née du confinement. Les internautes ont rapidement signalé ces incitations, poussant à la vigilance collective.
Les signalements sont venus de plusieurs points du territoire : Nantes (quatorze cas), Reims (huit) et Limoges (quinze), tandis que Saint-Denis-de-la-Réunion a enregistré quelques alertes. Dans chaque lieu, des stands de la sécurité civile ont été mis en place pour offrir une prise en charge immédiate et orienter toute personne concernée.
Des enquêtes parisiennes après la Fête de la musique
Quatre cas ont été rapportés dans la capitale pour la soirée du 21 juin. Trois enquêtes ont été ouvertes après qu’une mineure de quinze ans et deux majeures ont signalé des malaises. Les magistrats ont lancé ces investigations judiciaires pour cerner l’ampleur exacte de l’administration de substances nuisibles et ainsi définir le champ d’action.
On a recensé des signalements rue Saint-Denis (1er), rue Princesse (6e), à Bastille (11e) ainsi qu’à la Butte-aux-Cailles (13e). Chaque cas a été déclaré séparément, alimentant l’inquiétude dans ces secteurs historiques et périphériques, où la foule s’était massée pour célébrer la musique.
Certaines victimes ont été prises en charge dans des hôpitaux pour des analyses toxicologiques. Plusieurs ont ressenti un malaise tandis que d’autres rapportaient des rougeurs, des douleurs au bras ou des maux de tête. À ce stade, aucun élément n’a confirmé l’inoculation d’une substance psychoactive clandestine lors de la Fête de la musique.
Des profils de suspects et un climat d’incertitudes par les autorités
Une quinzaine d’individus âgés de dix-neuf à quarante-quatre ans ont été placés en garde à vue. Parmi eux, un homme de trente-sept ans a été interpellé à Auxerre après avoir été reconnu par cinq victimes. Ces arrestations ont suscité un vif débat sur les méthodes policières et l’efficacité des enquêtes.
Deux suspects de vingt et quarante-quatre ans arrêtés à Metz ont également été placés en garde à vue. À Angoulême, quatre individus âgés de vingt à trente-cinq ans ont été interpellés par le parquet. À Lyon, deux jeunes de dix-neuf et vingt ans ont vu leur détention prolongée pour interrogatoire.
Également à Angoulême, vingt-quatre personnes ont été conduites aux urgences selon la préfecture, aucune trace clinique ni symptôme évocateur n’a été relevé lors des premiers examens lundi, toutefois, des prélèvements sanguins, urinaires et capillaires ont été réalisés pour des analyses toxicologiques plus poussées, sans résultat connu pour l’instant.
Un sentiment d’inquiétude persistant face aux piqûres nocturnes
Les investigations se poursuivent tandis que la population interroge ses certitudes. Plusieurs gardes à vue ont abouti à des classements sans suite, révélant l’épreuve de la preuve. Toutefois, l’idée que l’espace public puisse devenir un terrain de danger s’est imposée. La vigilance collective s’impose désormais chaque été.