« On me demande de jeter 15 ans d’études de médecine à la poubelle » : la colère d’un interne privé de thèse

Un combat pour la reconnaissance et l’équité dans la médecine

Lorsque tout semble acquis, un interne privé de thèse se retrouve face à un refus inattendu. À cinquante ans, quinze années passées à valider un DES de médecine générale et trois ans de recherches s’effondrent devant une règle réglementaire. Son dossier de thèse, validé et imprimé, reste figé, avec amertume. Bloqué par un courrier défavorable, son parcours se heurte à une limite temporelle implacable.

Comment l’interne privé de thèse subit un refus administratif

Fouad Yanouri, ancien professeur de sciences physiques, a entamé la médecine à 33 ans, raconte le site lequotidiendumedecin.fr. Cet interne privé de thèse a obtenu son DES à Reims le 24 juin 2021, après quinze années d’études. Son projet de thèse, axé sur la pédagogie médicale et le socioconstructivisme, a demandé trois années de recherches approfondies, souvent tard le soir.

Pourtant, un courrier du président de l’université, daté de mars 2025, mentionne l’article R. 632-23 du Code de l’éducation. Il rappelle que la soutenance doit intervenir au plus tard trois ans après la validation du troisième cycle. Cette règle s’applique aux internes ayant passé les ECN avant 2017.

En dépit d’une dérogation — qu’il croyait acquise — la demande d’inscription a été rejetée. L’université pointe l’absence de recours fait dans les délais réglementaires. Surprise et incompréhension alimentent le sentiment d’injustice de l’interne, dont le travail reste prêt mais inaccessible.

Un parcours hors norme marqué par un défi tardif et exigeant

Après quinze années en sciences, il a décidé de soigner dès l’âge de 33 ans. Motivé par la passion d’aider, il a résisté au pari risqué d’une reconversion tardive. Ce choix l’a amené à jongler entre recherches, stages hospitaliers et enseignement dans le cadre de sa thèse.

Il aurait dû soutenir en octobre 2024, mais des difficultés avec son directeur initial ont ralenti son avancement. Il a sollicité une dérogation que la doyenne a acceptée, espérant présenter son travail début 2025. La promesse d’une présentation de 40 minutes a repoussé l’échéance.

Pourtant, l’université affirme n’avoir reçu aucun dossier complet en temps utile. La demande formelle déposée le 11 avril 2025 a fait l’objet d’un refus implicite, faute de réponse en moins de deux mois. Cette impasse administrative surprend dans un système qui prône l’équité.

Les conséquences pour l’interne privé de thèse en suspens

Sa thèse, imprimée et validée, prend la poussière sur son bureau depuis plusieurs semaines. L’interne privé de thèse ne peut ni exercer, ni remplacer, ni envisager un poste médical sans ce diplôme. Chaque jour sans soutenance prolonge l’incertitude sur son avenir professionnel.

La frustration grandit face à une médiation restée vaine. La peur de ne jamais obtenir le droit d’exercice s’installe, alors que le travail de longue haleine reste bloqué pour un détail réglementaire. Il redoute que ses années d’effort s’évaporent.

Refuser un recours contentieux, c’est écarter l’idée d’un tribunal administratif. Il craint des procédures interminables, sans garantie de succès. Entre colère et désarroi, son unique souhait reste d’obtenir seize minutes pour défendre son parcours.

Un avenir incertain malgré une thèse prête à défendre

Le combat de Fouad Yanouri illustre la tension entre la rigueur du cadre légal et la reconnaissance du mérite. Sans compromis, il perçoit qu’on lui demande d’abandonner quinze ans d’engagement. Les règles imposent une limite implacable malgré une promesse initiale. Ce destin rappelle que chaque interne doit veiller à respecter les délais de soutenance, sous peine d’être écarté. L’équité, invoquée par l’université de Reims, suscite pourtant un débat sur la flexibilité des procédures. Face à ce dilemme, il envisage d’autres voies pour faire valoir son travail, tout en sachant qu’il reste privé d’exercice tant que sa thèse n’est pas soutenue.

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