L’ancien présentateur du JT Benoît Duquesne retrouvé sans vie à 56 ans sur sa péniche, sa fille Marie a pris sa relève à la télé

Benoît Duquesne : retour sur sa dernière interview et l’hommage de Bernard-Henri Lévy

En ce 3 juillet 2014, sous le soleil de Paris, le quartier de Saint-Germain-des-Prés devient le théâtre d’un tournage pas comme les autres. À deux pas du mythique Café de Flore et des Deux Magots, où journalistes et écrivains se croisent depuis toujours, Benoît Duquesne, figure incontournable de l’information à France Télévisions, installe son plateau pour Complément d’enquête. Ce jour-là, sous l’ombre de trois vieux arbres, il reçoit Bernard-Henri Lévy, philosophe et écrivain reconnu.

BHL, alors déjà en proie à des soucis de santé impactant sa vie privée, a longtemps hésité avant d’accepter cet entretien. Dans un hommage qu’il publiera plus tard sur son blog, il raconte avoir été convaincu par la passion et l’honnêteté de Duquesne. Il décrit un journaliste « Service Public jusqu’au bout des ongles », à la fois rigoureux, élégant et légèrement « dandy » — un baroudeur qu’il avait croisé autrefois en Afghanistan.

 Un échange exigeant et une complicité naissante

Cette rencontre, BHL la qualifie de « musclée », sans aucune concession. Duquesne, ancien reporter, correspondant à Londres, présentateur de JT et directeur de la rédaction d’Europe 1, prépare ses questions comme s’il menait un entretien de plusieurs heures. « Je vois tout de suite qu’il est le genre de journaliste qui prépare un entretien de trente minutes comme s’il allait durer des heures », écrit BHL. Il le décrit « très très en forme », blagueur avant et après l’émission, maniant un humour pince-sans-rire pour détendre l’atmosphère.

À la fin, le philosophe confie avoir pensé que Duquesne était « exactement le type d’homme qui pourrait devenir mon ami ». Un espoir qui ne se concrétisera jamais.

 Un grand journaliste emporté trop tôt, un héritage vivant

Quelques heures après cet entretien, Benoît Duquesne regagne sa péniche amarrée à L’Île-Saint-Denis. Le lendemain, 4 juillet, il est retrouvé sans vie par un collègue. Il avait seulement 56 ans et a succombé à une crise cardiaque. Le choc est immense. France 2 salue « un grand professionnel », tout comme François Hollande, alors Président de la République, qui salue « un journaliste rigoureux et exigeant incarnant la liberté d’information ». Le Premier ministre Manuel Valls rend également hommage à « un visage emblématique du Service Public ».

Ses collègues, abasourdis, témoignent de leur peine. Yvan Martinet, journaliste à Complément d’enquête, dira : « C’était un homme robuste. Rien ne laissait imaginer qu’il aurait un tel pépin ».

Le 10 juillet 2014, des centaines de proches, journalistes et personnalités viennent lui dire adieu à l’église Jeanne-d’Arc de Versailles. Aux côtés de son épouse Élisabeth, leurs quatre enfants — Pierre, Marie, Mélanie et Mathilde — affrontent ce moment de douleur. Onze ans après, sa passion pour l’information se perpétue : sa fille Marie est devenue journaliste à BFMTV Nice, d’abord sur le terrain, aujourd’hui secrétaire générale de la rédaction locale. Lorsqu’elle partage son expérience aux étudiants en journalisme, elle prolonge à sa façon l’engagement de son père pour une information exigeante, honnête et au service de tous.

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