Un simple clin d’œil lancé depuis les airs peut bientôt virer au drame. Lorsque le parapentiste se penche vers la foule, son aile colorée semble danser sans risque. Pourtant, sous cette élégance, un piège attend, tendu à hauteur d’hélice. Quelques secondes suffisent pour transformer un salut amical en étincelle éblouissante et projeter un frisson glacial le long des berges où les regards déjà s’élargissent.
Les témoins médusés voient le parapentiste approcher du danger invisible
Nous sommes le 8 juillet à Grand Forks, aux États-Unis; la lumière dorée du soir glisse sur la rivière Rouge. Selon le site Midi Libre, le pilote vogue lentement, proche du pont, et adresse, avec une joie évidente, de larges saluts aux passants qui filment la scène depuis le rivage depuis leurs téléphones et rient.
Parmi eux se tient Dusty Howlett, promeneur qui cadre soigneusement la silhouette volante. « Oh, c’est cool », pense-t-il quand l’aile descend vers le tablier métallique. Son excitation, nourrie par la proximité, masque encore l’obstacle : des lignes électriques tendues à seulement quelques mètres de sa voile au-dessus de la rive.
Le choc survient sans préavis. La voile heurte les câbles, provoque un arc bleu, puis crisse sous la décharge. Une étincelle jaillit, le tissu se froisse, le corps bascule. Privé de portance, le pilote chute droit dans l’eau sombre, tandis qu’un bref éclair illumine le ciel au-dessus des passants terrifiés.
L’arc électrique projette des gerbes, la panique gagne la berge
Au moment de l’impact, un éclair violent crépite, coupant brièvement l’alimentation du quartier. Les câbles vibrent encore quand la voile carbonisée s’enroule autour d’eux, dégageant une odeur âcre. En contre-bas, la rivière Rouge reçoit l’homme et son équipement carbonisé dans un plouf étouffé qui résonne entre les arches du pont.
Sur la berge, Dusty hurle un avertissement, mais le courant turbulent absorbe ses mots. Le parapentiste disparaît sous la surface avant de réapparaître brièvement, ballotté par l’eau brune. D’autres passants hésitent, conscients que ce fleuve rapide emporte volontiers les plus robustes nageurs.
Heureusement, les sirènes retentissent vite. Une équipe nautique municipale lance une embarcation et atteint la victime avant qu’elle ne cède à l’hypothermie. Les sauveteurs hissent le pilote, inspectent son casque, puis confirment l’incroyable : aucune brûlure, pas d’os fracturé, seulement un souffle coupé par la peur et des vêtements trempés.
Le parapentiste rescapé étonne même les vétérans du secours
À peine sorti de l’eau, l’homme semble plus surpris que meurtri. Il retire doucement son harnais, observe la toile noircie et répète qu’il « allait simplement dire bonjour ». Les secouristes, l’esprit pragmatique, prennent ses signes vitaux et constatent qu’ils restent étonnamment stables, malgré le choc électrique subi plus tôt.
Autour de lui, Dusty Howlett n’en revient toujours pas. Il raconte, la voix encore tremblante, la décharge intense qui a zébré l’air. Selon lui, « c’est un miracle » qu’un tel voltage n’ait laissé ni brûlure ni arrêt cardiaque. Les badauds acquiescent, les yeux écarquillés d’étonnement devant cette survie improbable.
Les autorités rappellent aussitôt les règles de sécurité : rester haut, repérer toute ligne, éviter le survol des ponts urbains. Le pilote, humble, promet de réviser ses plans de vol avant chaque décollage. Ainsi, l’accident nourrit désormais la mémoire collective, rappel sévère que la distraction coûte cher aux plus téméraires.
Une leçon de prudence gravée dans les esprits locaux
Grand Forks se souviendra longtemps de la lueur bleuâtre du 8 juillet et du frisson partagé sur la berge. Le pilote miraculé repart sans cicatrice, mais l’image de l’arc électrique reste vive, rappel constant de la frontière mince entre spectacle et péril. Chaque salut aérien évoquera désormais la vigilance plutôt que la simple célébration pour les passionnés de ciel et de liberté.