Le petit répit attendu ces prochains jours sur la France ne durera pas longtemps. Alors qu’une première vague de chaleur — remarquable par sa précocité, sa durée et ses records, touche à sa fin, le pays doit déjà se préparer à affronter un nouvel épisode caniculaire. La barre symbolique des 40 °C pourrait de nouveau être franchie la semaine prochaine, alors même que l’été ne fait que commencer.
« Entre le mercredi 9 juillet et le mardi 15 juillet, les modèles météo s’accordent désormais pour annoncer une nouvelle phase de canicule sur la France, qui concernera de nombreuses régions », prévient le météorologue Yann Amice sur actu.fr. L’Hexagone devrait se retrouver, dès le milieu de semaine, sous l’effet d’un véritable « dôme de chaleur ».
Une configuration classique de blocage atmosphérique
Cette situation résultera une nouvelle fois de l’installation d’une large zone de hautes pressions en altitude, couplée à une dorsale subtropicale. Cette dernière sera alimentée par une petite anomalie d’altitude. une « goutte froide » positionnée au large des côtes portugaises. C’est un schéma typique d’un blocage atmosphérique chaud.
Le contraste entre cette dépression à l’ouest et l’anticyclone à l’est va générer un flux de sud durable, favorisant la remontée d’air brûlant depuis le Maghreb et la péninsule Ibérique. « La France va se trouver dans une circulation méridienne, propice à une advection d’air saharien à toutes les altitudes », résume Yann Amice.
Un pic de 43 °C possible selon certains modèles
Certains scénarios, notamment le modèle européen ECMWF, tablent même sur des pointes de température jusqu’à 43 °C. « S’il convient de rester prudent à cette échéance, les signaux en altitude sont déjà suffisamment parlants pour alerter sur cette nouvelle séquence », souligne le météorologue.
Le phénomène de subsidence, c’est-à-dire la descente d’air sec et chaud liée à l’anticyclone, viendra accentuer la hausse des températures, en comprimant les masses d’air et en asséchant encore plus l’atmosphère. En général, on ajoute entre 13 et 17 °C à la température mesurée à 1500 m pour estimer celle au sol, même si cela reste une approximation.
Actuellement, les modèles prévoient entre 21 et 24 °C à 1500 m d’altitude sur une grande partie de la France, un indicateur clair d’un potentiel supérieur à 40 °C au sol dans les zones les plus exposées. À cela s’ajoutera, en fin de semaine prochaine, un nouveau panache d’air brûlant remontant de la péninsule Ibérique, notamment autour du 14 juillet 2025. Résultat : la barre des 35 °C sera encore largement dépassée dans de nombreuses régions, y compris au nord. Les seuils de canicule seront donc une fois encore atteints.
Une chaleur record dans un contexte de réchauffement durable
Cette nouvelle alerte survient alors que la France vient de connaître le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré, seulement devancé par celui de la canicule exceptionnelle de 2003. Cette première vague de chaleur s’est d’ailleurs prolongée au tout début du mois de juillet, marquée par une canicule intense, poussant plusieurs départements en vigilance rouge.
Si depuis quelques jours les températures sont revenues à des valeurs plus « normales » dans la plupart des régions, le thermomètre reste très élevé sur le pourtour méditerranéen et la basse vallée du Rhône, où aucune baisse significative n’est attendue avant le 6 juillet 2025. La situation est tout aussi préoccupante en mer : la Méditerranée est en surchauffe.
Le 30 juin, elle a affiché une température de surface moyenne record pour un mois de juin, avec 26,04 °C. Aux Baléares, une bouée a relevé un pic inédit de 30,5 °C pour cette période. Et la température a continué de grimper : le 1er juillet, elle atteignait déjà 30,99 °C. Des valeurs qui confirment une tendance lourde, où chaque épisode de chaleur devient plus intense et plus fréquent sous l’effet du réchauffement climatique.