À Neuilly, l’hôtel particulier de Bernard Tapie attribué bien en dessous du prix payé par l’homme d’affaires

Un manoir célèbre, un prix étonnant, un avenir encore incertain

Le marteau tombe et, soudain, le silence laisse place à un étonnement discret. Pour 10 millions d’euros, l’hôtel particulier du flamboyant Bernard Tapie change de mains, bien loin des 18 millions attendus. Le prestige du quartier Saint-James ne suffit donc pas toujours à maintenir les illusions ; pourtant, derrière cette somme se cache une histoire où le fisc mène la danse.

Une vente record qui place Bernard Tapie sous les projecteurs fiscaux

Le 26 juin, au tribunal judiciaire de Paris, le gavel a scellé la cession pour 10 millions d’euros, soit à peine plus de la moitié des 18 millions estimés, raconte le site purepeople.com. La surprise est d’autant plus vive que cette maison se niche au 21-23 rue du Bois-de-Boulogne, un secteur habituellement convoité par les acheteurs.

Pourtant, même ses 524 m² habitables, étendus sur près de 920 m² de surface au sol, n’ont pas suffi à galvaniser les enchères. Son jardin de 1 000 m², l’ascenseur à voitures menant à un vaste parking, la cave à vin et la salle de cinéma semblaient écrire une partition parfaite pour séduire chaque visiteur.

Le passé prestigieux du lieu n’a pourtant pas manqué d’étincelles : Henri Verneuil, Lindsay Owen-Jones puis Javier Pastore ont accroché leur nom sur le portail. Tapie l’avait acquis en 2012 pour environ 15,2 à 16,5 millions, preuve que le marché accepte parfois de revenir sur ses pas lorsque la conjoncture paraissait lui sourire encore.

Les détails techniques séduisent les fans de Bernard Tapie malgré tout

Bernard Tapie apparaît encore, malgré son décès en 2021, au cœur de la procédure : le fisc a saisi la demeure pour combler un passif colossal né du dossier Crédit Lyonnais. Ainsi, aucun centime ne retournera vers sa famille, puisque la totalité des 10 millions sera versée aux créanciers publics dans les prochains jours.

Le scénario rappelle les ventes précédentes : la villa La Mandala à Saint-Tropez, puis l’hôtel de Cavoye à Paris, ont déjà quitté le giron familial pour les mêmes raisons. Chaque opération, pourtant médiatique, confirme que l’empire bâti jadis sur l’audace sportive repose désormais sur des colonnes vacillantes et fragiles aux yeux publics.

Pourtant, la page n’est pas totalement tournée. Toute partie intéressée peut déposer, jusqu’au 7 juillet, une surenchère d’au moins 10 %, soit 11 millions d’euros. Me Vanessa Grynwajc, avocate responsable, appelle déjà les acheteurs absents : certains promettent peut-être un, deux, voire plusieurs millions supplémentaires pour remporter ce trophée immobilier de prestige tant convoité récemment.

Quand le marché immobilier surprend même les amateurs de prestige

Le tarif final, 17 151 €/m², étonne autant que le silence de la salle. Dans ce quartier, Meilleurs Agents place la moyenne à 27 000 €/m² ; toutefois, la peinture défraîchie et un dégât des eaux repéré près d’une fenêtre ont refroidi les plus audacieux, contraints d’intégrer des travaux coûteux dans leur budget déjà tendu ici.

À l’écart des murs, l’ascenseur pour voitures, la cave voûtée et la salle de cinéma exigent aussi leur entretien. Ces détails, censés hisser le bien au rang d’exception, alourdissent paradoxalement la note. Les investisseurs calculent vite : entre rénovations et frais, la marge de valorisation paraît soudain plus ténue que prévue.

Pourtant, le nom de Bernard Tapie continue de parler aux passionnés d’histoires fortes. Certains voient déjà, derrière les volets clos, un outil de prestige capable de renaître après un chantier habile. S’ils misent juste, une nouvelle enchère pourrait, en un instant, redessiner la hiérarchie des ventes de luxe à Neuilly.

Un signal fort pour l’avenir des ventes judiciaires

La faible mobilisation autour de ce palais discret rappelle que le marché haut de gamme ne suit jamais un script unique. Quand la justice supervise, la spéculation recule, laissant la valeur réelle dialoguer avec la raison. Qu’une surenchère surgisse ou non avant le 7 juillet, l’épisode montre aussi combien chaque détail technique ou juridique peut bouleverser un prix, même à Neuilly.

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